À propos de l'urne Najeon Chilgi
La laque, riche d'une histoire et d'un savoir-faire artisanal complexe, est l'un des principaux produits d'exportation culturelle de la Chine, dont l'origine remonte au Néolithique, il y a plus de 2 000 ans. L'art de la laque consiste à appliquer de la laque naturelle (issue de la sève de l'arbre à laque) sur divers matériaux, comme le bois, le bambou ou le métal. Initialement utilisée pour des objets du quotidien comme des bols, des plateaux et des meubles, elle a évolué au fil du temps vers une forme d'art sophistiquée. Sous la dynastie Tang (618-907 apr. J.-C.), la laque était devenue très développée, avec des motifs complexes et des techniques décoratives comme l'incrustation de nacre (luodian), d'or et d'argent, créant des effets visuels saisissants.
L'une des formes de laque les plus célèbres est la laque luodian, qui consiste à incruster de délicats morceaux de nacre dans la surface de la laque. Cette technique est devenue particulièrement populaire sous les dynasties Song (960-1279) et Yuan (1271-1368) et demeure considérée comme l'apogée de l'art de la laque chinoise. Les incrustations de nacre, complexes et chatoyantes, créent des motifs fascinants et confèrent aux objets une esthétique luxueuse et raffinée.
La laque s'est finalement répandue au-delà de la Chine grâce au commerce le long de la Route de la Soie, influençant diverses cultures d'Asie. Elle a notamment eu un impact profond sur le Japon, où elle a donné naissance à la tradition particulière de la laque shikki. La technique japonaise du maki-e (laque saupoudrée d'or) et de la laque urushi est très proche des pratiques chinoises, mais elle a également développé des caractéristiques artistiques uniques, notamment le style maki-e, où de la poudre d'or ou d'argent est saupoudrée sur de la laque humide pour créer des motifs complexes.
Parmi les laques les plus prestigieuses du Japon, on trouve le shikki incrusté de nacre, qui présente de fortes similitudes avec la laque luodian chinoise. Apprécié pour sa luminosité et son savoir-faire raffiné, ce type de laque est devenu très prisé par l'aristocratie japonaise. À l'époque d'Edo (1603-1868), le shikki était non seulement utilisé dans les cours royales, mais aussi collectionné par les riches marchands et les roturiers, s'imposant comme un symbole de luxe et de raffinement.
Aujourd'hui encore, la laque demeure une forme d'art prisée, symbole des échanges culturels entre la Chine et le Japon. Les pièces de laque incrustées de nacre, notamment le luodian, restent très prisées des collectionneurs du monde entier pour leur beauté, leur savoir-faire et leur importance historique.
